novembre 2025
Analyse des derniers chiffres de mesure de la population française à la lumière des projections démographiques Omphale (2018 – 2070)
Dans une publication de 2022, l’Insee, s’appuyant sur les chiffres du recensement de 2018 dressait le constat suivant : d’ici à 2070, la totalité des régions françaises connaitraient un fort ralentissement ou une diminution de leur population assortie d’un vieillissement accru de la population (64 départements avec plus de 30% de personnes âgées de plus de 65 ans).
Ces chiffres ont pu être estimé grâce à une méthode de projection démographique, Omphale, mise au point par l’Insee. Quatre grands paramètres influencent les estimations :
Selon les hypothèses sur l’évolution de la population française, la modulation de ces grands paramètres permet d’établir des scénarios démographiques.
Tous les scénarios imaginés se situent dans un intervalle délimité par les scénarios « population haute » et « population basse » dont tous les paramètres sont respectivement les plus optimistes ou pessimistes. Le scénario « Population centrale » produit une estimation moyenne située entre ces deux scénarios.
Projection de l’évolution démographique en France métropolitaine entre 2018 et 2070

Population estimée en 2025 vs population réelle

Les dernières estimations de l’Insee font état d’une population dépassant de
305 959 habitants les attentes du scénario de projection démographique le plus optimiste : un résultat paradoxal puisque le nombre d’enfants par femme a chuté de 1,83 en 2018 à un taux estimé à 1,59 en 2024.
De même, l’espérance de vie en France métropolitaine se maintient à niveau élevé, autour de 85 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes.
L’augmentation plus rapide que dans le scénario « population haute » semble donc liée au troisième paramètre, plus difficilement calculable, le solde migratoire.
Évolution de la population en regard des prévisions pour 2030

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Au regard de la direction de la courbe d’évolution réelle de la population présentée ci-dessus, on constate cependant un infléchissement à partir de 2022 : un ralentissement lié à une natalité basse et au vieillissement de la population (de 40,6 à 41,7 d’âge moyen entre 2018 et 2025 – Insee) qui laisse augurer qu’à moyen terme, la population réelle devrait recoller aux scénarios de projection.
La population évolue de manière sur le territoire. Alors que les départements du et attirent de nouveaux arrivants, les du centre de la France ainsi que le nord perdent des habitants.
Si le recul démographique est un phénomène ancien dans ces territoires, il l’est moins à territoire qui enregistre la en nombre, et une des plus fortes en proportion. Ce phénomène est néanmoins contrasté par l’augmentation de la population dans les départements limitrophes, en région parisienne.
Évolution de la population réelle de la France Métropolitaine sur la période 2018-2025

De manière générale, le modèle de projection de l’Insee s’avère pour près de L’étude des écarts entre les chiffres réels et estimés nous donnent toutefois un aperçu des qui structurent l’évolution démographique française.
Dans quels départements la population augmente-t-elle ou diminue-t-elle plus vite que prévu ?

La projection est moins précise (de -6,2% à +2,9%) lorsque le département a beaucoup gagné ou beaucoup perdu d’habitants. Par exemple l’Insee prévoyait une de la population de la Corse-du-Sud et de la Côte d’Azur, mais à un rythme moins soutenu. Le cas inverse se vérifie à Paris où la population décroît plus rapidement que prévu.
Évolutions démographiques de trois départements français


Les Français aiment l’eau et le soleil ! Les départements les plus attractifs en termes de population sont aussi les départements côtiers et touristiques : côtes de l’océan Atlantique et de la mer Méditerranée, Sud-Ouest et lacs alpins. Parmi ces régions plus attractives, le Finistère, les Alpes-Maritimes, et surtout la Corse-du-Sud connaissent tous trois un accroissement de leur population plus rapide que dans les projections les plus optimistes : l’augmentation de la population est supérieure respectivement de 1,2, 2,8 et même 6,2 points de pourcentage que les estimations du scénario « population haute ».
Chute de la population parisienne

Au profit des départements limitrophes

Selon les chiffres de l’Insee, Paris a perdu 5,8% de sa population en l’espace de 7 ans, soit une diminution moyenne de 0,86% par an. Cela représente une perte de 127 000 habitants sur la période, l’équivalent de la population de communes comme Metz ou Limoges !
Au contraire, la population de tous les départements limitrophes de Paris augmente. Aux premiers rangs, la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne figurent en 15ème et 16ème positions des départements français avec le plus fort taux de croissance de population, et en 5ème et 8ème positions au nombre des nouveaux habitants.
En Île-de-France, une croissance démographique au-dessus des attentes freinée par l’exode parisien

Le phénomène de relocation de la population parisienne vers ses périphéries se vérifie en comparant ce graphique aux précédents.
Même si, comme pour la population de la France métropolitaine, la région parisienne compte plus d’habitants qu’attendu, le freinage lié à perte de population de Paris laisse penser qu’à l’horizon 2030, le scénario « population haute » pourrait rattraper la courbe démographique réelle.
Toutes les cartes et infographies de cet articles ont été réalisées avec les données démographiques de l’Insee
https://www.insee.fr/fr/information/1303412
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